Le ZOO d’Anvers joue un rôle essentiel dans la réintroduction du faisan du Vietnam, une espèce qui n’a plus été observée à l’état sauvage depuis le début de ce siècle. Grâce à un programme international d’élevage et de réintroduction, cette espèce unique bénéficie d'une nouvelle chance de prospérer dans les forêts de son pays d’origine.
Les recherches génétiques menées par les scientifiques du ZOO ont révélé que deux faisans nés au ZOO d'Anvers forment le couple parfait pour rejoindre le Vietnam. Aux côtés d’autres couples sélectionnés, ils contribueront à la restauration de l’espèce dans son habitat naturel.
Un oiseau énigmatique en péril
Le faisan du Vietnam n’a été découvert qu’au 19e siècle et reste une espèce mystérieuse. Les scientifiques n’ont encore jamais pu l’étudier dans la nature. Il vivait dans les forêts bordant les rivières, mais avec la déforestation et la guerre du Vietnam, de grandes parcelles de son territoire ont disparu. Les substances toxiques et les incendies à grande échelle ont détruit une part importante de l’environnement naturel, entraînant pour ainsi dire l’extermination du faisan du Vietnam.
Il existe une liste d’espèces menacées, la liste rouge de l’IUCN qui confirme la situation très délicate du faisan du Vietnam : il n’en subsiste vraisemblablement qu'une cinquantaine dans la nature. Ils sont classés comme « espèce en danger critique d’extinction, probablement éteinte à l’état sauvage ». Voilà pourquoi nous apportons notre aide pour sauver cette espèce.
Heureusement, la population présente dans les zoos et chez des éleveurs privés à travers le monde offre une lueur d’espoir pour la sauvegarde de l’espèce. On recense environ 1 000 faisans du Vietnam dans le monde, dont 370 dans les zoos européens sous la supervision du Programme Ex-situ Européen (EEP). Cette population constitue une base solide pour assurer la survie de l’espèce.
Un plan soigneusement préparé
Le ZOO d’Anvers étudie comment optimiser la diversité génétique du faisan du Vietnam afin d’augmenter ses chances de survie. Une population génétiquement variée s’adapte mieux à un nouvel environnement, tandis qu’un manque de diversité la rend plus vulnérable. Plus la base génétique est large, plus les chances de succès sont grandes. Grâce à des techniques génétiques avancées, nos scientifiques à Anvers déterminent quels oiseaux sont les plus adaptés à la reproduction pour assurer la pérennité de l’espèce. Un couple né au ZOO d’Anvers a été sélectionné et sera prochainement transféré au Vietnam.
Au Vietnam, Viet Nature, une ONG vietnamienne, a construit un centre spécialement dédié à la conservation du faisan du Vietnam. À la lisière d’une réserve naturelle où l’espèce vivait autrefois, des volières ont été aménagées pour permettre aux oiseaux venus d’Europe de se reproduire. Les jeunes nés dans ces installations seront ensuite réintroduits dans leur habitat naturel. Un centre éducatif a également été créé pour impliquer activement la communauté locale dans ce processus essentiel à la préservation de l’espèce.
Vers un avenir durable
Le projet de réintroduction est coordonné par le Vietnam Pheasant Recovery Team, dans lequel le ZOO d’Anvers joue un rôle clé. Jan Dams, conservateur des oiseaux au ZOO d’Anvers, est le président de cette équipe composée de divers partenaires internationaux et locaux. Ensemble, ils conseillent Viet Nature, le partenaire local au Vietnam, sur la mise en œuvre pratique du projet.
« L’objectif final est de laisser vivre dans la nature trois groupes de faisans du Vietnam en bonne santé dans des forêts protégées du centre du pays, sans intervention humaine. Ce serait une avancée majeure. », explique Jan.
En parallèle, ce projet contribue à la protection d’autres espèces menacées au Vietnam, comme le muntjac géant et le saola (un bovidé rare, également appelé « licorne asiatique ») .« Il ne s’agit pas que d’une seule espèce, mais bien de la restauration d’un écosystème entier », conclut-il.
Grâce à cette collaboration d’envergure et à l’expertise du ZOO d’Anvers, une première étape essentielle a été franchie, permettant au faisan du Vietnam de retrouver bientôt sa place dans son habitat naturel.
Envie d’en savoir plus sur le faisan du Vietnam ? N’hésitez pas à consulter le site zooscience.be !